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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 07:18

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      Le thé des écrivains

« … le temps n’a rien d’un devenir mais d’un redevenir : « Rien de neuf sous le soleil. » Eadem sunt omnia semper, répétera quant à lui le poète Lucrèce, un autre membre du club des penseurs mélancoliques. Si les humains ne voient pas que « ce qui est arrivé arrivera encore », c’est parce que ce qui vient juste d’apparaître sous leurs yeux n’est pas assez vieux pour se révéler n’être qu’une redite, et, aussi, parce qu’ils répugnent à renoncer à l’espoir, source des illusions du progrès et de la salvation. »

Frédéric Schiffter, Le charme des penseurs tristes – 1*.

 

Frederic-Schiffter-et-Alexandre-Lacroix.jpg

« La vie est une comédie pour ceux qui pensent

et une tragédie pour ceux qui ressentent. » Jonathan Swift 1**

 Vidéo 4 : Job, L'Ecclésiaste face à l'absurdité du monde.

 

 

 Vidéo 5 : L'écho d'une subjectivité.

 

      

 

      « la joie comme le bonheur n’arrivent toujours que fortuitement.  Prétendre, comme nos philosophes, qu’il est au pouvoir de chaque mortel d’y accéder moyennant une ascèse, une tension de la volonté aux ordres de la droite raison, relève de la plus naïve des croyances. C’est nier la présence du dieu Hasard ivre de sa puissance qui n’aime rien tant que jouer avec nos nerfs et nos humeurs, nous accable et nous enjoue, sans que nous ne puissions jamais nous préserver de ses lubies. » 2* 

 

«  Le joyeux, dont la conscience s’oublie dans le présent, ne peut mettre la réalité à distance de son regard alors qu’elle s’offre aux yeux du mélancolique, en proie aux instants qui s’éternisent, comme un spectacle étrange et, néanmoins, jamais surprenant. » 3 * 

 

      Vidéo 6 : Henri Roorda, un anarchite sentimental ? 

 

 

 

 

Les mouvements désordonnés de l’âme (sur Henri Roorda)

« L’univers aura beaucoup moins d’importance quand je ne serai plus là." 4*

Henri-Roorda pensées                  Henri-Roorda---mathematiques.jpg

 

 

"Roorda confesse dans son testament qu’il souffrait d’une malformation métaphysique infantile : le chagrin. Un chagrin sans remède." 5* 

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« Par cécité ou par pudeur, les cyniques fourrent la sensibilité et la sensiblerie dans le même sac. En pensant sauver l’honneur de la raison, ils ne voient pas l’injustice faite à l’intelligence. L’être sensible ne raisonne pas mais pense en même temps qu’il ressent. A distance égale des rigidités de l’intellect et des mollesses de l’affect, il ne prête d’intérêt aux idées que si elles l’émeuvent et aux émotions que si elles l’émeuvent et aux émotions que si elles lui donnent à méditer.

     La pensée maîtresse de Mme Du Deffand [ vidéo 2 ] n’avait rien à voir avec l’une de ces grandes questions morales, scientifiques ou politiques qui agitaient les philosophes, mais procédait d’une disposition existentielle contractée depuis toujours : l’ennui. Non pas cette hébétude qui saisit les gens affairés et qui, soudain, se voient désœuvrés ; plus radicalement, le lancinant sentiment d’une vie stérile soumise à un temps porteur de nulle autre œuvre que la déchéance du corps et de l’esprit et nulle autre fin que la mort. » p 82.


le-charme-des-penseurs-tristes

 

Frédéric Schiffter, Le charme des penseurs tristes – 1* p 42.

1** p 75

2* p 12.

3 * p 15.

4* p 143.

5* p 149.

 

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Santiago Espinosa & Clément Rosset - L'inexpressif musical - Encre marine.  

Santiago Espinosa - Du jour au lendemain, émission d'Alain Veinstein sur France Culture, naturellement.   

Atelier Clément Rosset

Santiago-Espinosa---dedicace.jpg

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commentaires

A
<br /> Une saison au paradis c'est déjà ça.<br /> <br /> <br /> A t-on déjà vu un personnage presque fictif demander à un philosophe sans qualités s'il compte un jour relater sa saison au paradis ?<br />
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T
<br /> Et dire que nous n’en étions qu’à quelques kilomètres, cher Frédéric… Le sachant, nous aurions pu immortaliser quelques tamariniers de votre enfance…<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Une autre image du Paradis.<br />
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F
<br /> Très chère Virginie,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cette photographie me rappelle la plage de Popinguine, au Sénégal, où nous vivions mes parents et moi. Mon père aimait passer là les fins de semaine. Nous faisions la route, qui était une piste,<br />  depuis Dakar, à bord d'une intrépide deux-chevaux Citroën. Nous partions avec des amis qui avaient d'autres voitures. Des Simca 1000, des Dauphines. Il y avait beaucoup d'enfants. Sur<br /> place, nous dormions dans des paillotes sur des matelas pneumatiques. Mon père grillait des poissons sur des fournaux malgaches. La mer était toujours un peu forte. J'y ai appris les plaisirs des<br /> plongeons et des roulades dans le ressac. C'était il y a cinquante ans. J'ai vécu au Paradis.<br />
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L
<br /> Quand le style et la profondeur se mêlent à l’érudition, le charme des penseurs tristes colore « l’ennui » de quelques gouttes d’otium.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cette sélection entièrement méritée ne doit qu’ à la qualité de son auteur.  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Conjonction du ciel, de la mer et du sable africain...<br />
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F
<br /> Vous rendez-vous compte, chère Virginie, que c'est peut-être à cause de ce matraquage amical à propos de mes penseurs tristes qu'ils se retrouvent sur la première sélection du prix<br /> Renaudot-essais? <br />
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L
<br /> vitrification ?<br />
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F
<br /> En effet, cher Axel. On aperçoit une apparition qui semble photographier la rue des Minimes.<br />
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C
<br /> Et au-dessus du cyclone, loin, partout, l'immense nuit calme et sereine, violente et magique.<br />
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A
<br /> Dans le reflet de la vitre du thé des écrivain se loge un insondable mystère… <br />
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L
<br /> Cher Alfonso,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Votre mémoire est sans faille. Rien ne vous échappe, je vais finir par croire en votre réalité  cybernétique.   <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> Dans le monde d'avant, je lisais Roland Jaccard vers 18h30 dans Le Monde. <br /> <br /> <br /> Monsieur Toubalem était mon professeur de philosophie.<br /> <br /> <br /> Des jeunes gens vendaient Le Monde libertaire devant les quais : Gare du Nord.<br /> <br /> <br /> Je lisais Roland Jaccard vers 18h30 dans Le Monde.<br /> <br /> <br /> « Ah ! Êtes-vous déjà allé à la piscine Deligny ?<br /> <br /> <br /> —  Une seule fois. Bien après l'heure de fermeture.<br /> <br /> <br /> —  Et maintenant ?<br /> <br /> <br /> —  Maintenant : Je lis : Le Charme des penseurs tristes.»<br />
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L
<br /> "Celui qui cueille une fleur, dérange une étoile." Francis Thompson repris par<br /> Théodore Monod.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La légèreté échappe à la pesanteur par l’esprit.<br /> <br /> <br />            Un style légèrement supérieur à la gravité provoque un réchauffement brutal, couloir atmosphérique peu dense où les molécules assez aérée peuvent – par<br /> effet ascendant  –  se déplacer au centre du cyclone, évoluer et – enfin – atteindre une brèche de ciel à vide. <br />
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C
<br /> Si rien n'est jamais neuf, tout est neuf.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quand ici et maintenant est débarrassé de tous les mots, concepts, images, idées, pensées, la nouveauté de cet instant saute aux yeux, aux sens. Plus rien n'est triste, plus rien n'est<br /> joyeux, puisque plus rien n'a de nom.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En effet il n'y a aucun choix, aucun libre arbitre, l'homme ne choisit rien, rien de rien. L'être humain est un pantin à la mécanique bien huilée par la vie. Mais quand ceci est vu, quelque chose<br /> s'ouvre. Quelque chose que les mots ne pourront jamais traduire.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mes sens ne m'appartiennent pas, ils sont un don que la vie s'offre à elle-même. Quand cela est vu, il n'y a plus de tristesse car plus personne pour pleurnicher. C'est toujours l'ego qui est<br /> triste. La vie se contrefout de nos égos.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La vie se moque des mots qu'on met sur elle, peu lui importe nos déceptions, nos tristesses, nos espoirs, nos désespoirs, nos joies, nos chagrins, nos discussions, nos échanges, nos<br /> "polémiques"... tout ça ne concerne que nos petits cerveaux d'humains.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Nous sommes plus grands que nos mots.<br /> <br /> <br />  <br />
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Présentation

  • : Le chêne parlant
  • : L'éclectisme au service de la pédagogie & L'art de suivre les chemins buissonniers. Blogue de Virginie Chrétien chrétien. Maître formatrice en lien avec l'ESPE de Lille. Rédactrice chez Slow Classes. Partenariat : philosophie Magazine. Écrivaine : La 6ème extinction - Virginie Oak.
  • Contact

Introduction.

L’éducation, dans son étymologie même, c’est : «Educere, ex-ducere, c’est conduire « hors de » rappelle le philosophe Henri Pena-Ruiz dans Le Philosophoire. Charles Coutel parle quant à lui d'[Educarea] ēdŭcāre ‘prendre soin de l’ignorance de l’élève’. "Le rôle de l’éducation - dit-il - c’est de me disposer à mon humanité en moi grâce à mon instruction." Ecoutons George Sand… « Mes pensées avaient pris ce cours, et je ne m'apercevais pas que cette confiance dans l'éducabilité de l'homme était fortifiée en moi par des influences extérieures. » George Sand, La mare au diable, Folio Classique, 892, P 37. Ce blogue se propose de partager des outils pédagogiques, des moments d'expériences, des savoirs, des lectures, de transmettre des informations relatives à la pédagogie ordinaire et spécialisée, des idées d’activités dans les classes allant du CP au CM2 en passant par la CLIS. Enfin, on y trouvera aussi quelques pensées plus personnelles. « Notre savoir est toujours provisoire, il n'a pas de fin. Ce n'est pas l'âge qui est le facteur déterminant de nos conceptions ; le nombre de « rencontres » que nous avons eues avec tel ou tel savoir l'est davantage, ainsi que la qualité de l'aide que nous avons eues pour les interpréter... » Britt-Mari Barth, le savoir en construction. ________________________________________________________________________________________________ 1 Le Philosophoire, L’éducation, n° 33, P16 2 P 52, Britt-Mari Barth – Le savoir en construction – Retz – Paris – 2004 – Isbn : 978725622347

Contributions et Partenariats.

Contributions gracieuses : Magazine Slow-classes. Numéro 1 Faire Mouche en géométrie et 2. Le moulinet à vent : mettre des mathématiques dans les voiles. ....... SLOW CLASSES : Slow Classes __________________________________________ Partenariat gracieux Philosophie Magazine. Philomag ________________________________________

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