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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 13:54

 « Le peuple n’est pas le maître de l’écriture comme de la parole. »
Varron.
L’orthographe (1), p 3.

 

 

réforme hystérique  A chaque fois que l’on évoque une réforme « possible », pensée de l’orthographe… on y perd son « latin. »

 

Il n’y a pas de débat possible.

 

La controverse (voire querelle) intéressante, constructive, se fait la malle : la pensée se rétracte, la réflexion se fige. Un soupçon de malveillance émerge d'emblée. Que cherche l’investigateur de la « Réforme » ? Ecrire en langage SMS ? On tombe dans la caricature, on parle de paresse, d’inculture… « Oui, ah, oui, avec vous chapeau va s’écrire chapo !  (2) ». On se heurte, au fond, aux mêmes certitudes bloquantes que celles rencontrées au niveau de la lecture syllabique. Les procès – préjugés - étriqués se répètent.

 

Naturellement, sans conteste, comme l’énonce Danièle Sallenave, une orthographe commune est nécessaire. Il ne s’agit pas d’écrire « chacun à sa manière »  - comme on veut - bref, n'importe comment. Il s'agit (tout simplement ?) de trouver une manière « intelligente – applicable par le plus grand nombre, sans baisser les exigences - d’écrire en commun ».

 

La quadrature du cercle ?  

 

Pas simple non plus chez les allemands...

La réforme de la réforme à réformer ?

Schifffahrt... avec 3 F ? Est-ce une avancée ?

 

Heureusement, certaines personnalités « de poids » sortent des « sentiers battus » et osent briser le tabou d’une orthographe fixée une fois pour toutes, parmi elles, j’en ai déjà parlé, Nina Catach

 
En l’occurrence, un peu d’histoire s’impose :

 

L’orthographe est une notion relativement récente. Le mot se rattache à deux mots grecs « écrire », « correctement », nous indique-t-elle.

 

Notre alphabet vient globalement du latin (excepté les accents, le j, le v…).
  L'orthographe, Nina Catach

 

En l'an 842 (serments de Strasbourg), latin et français  présentent des similarités.

On lisait le latin « à la française », on écrivait le français à la « latine ». (1) p 9.

Les langues vont se séparer ensuite « avec beaucoup de mal ».
 

« Au IXème siècle, la volonté de séparation des deux langues a déjà fait l’objet de ce qu’on appelle la réforme de Charlemagne. » p 10.

 

« Le moyen français : la période gothique (XIIème-XVIème siècle)
Le moyen français, période de transition entre l’ancienne langue et le français moderne. » p 13. 

  « Le besoin de facilité et de rapidité […] de clarté […]  ornemental […ou les ] besoins sociaux [Bien que non liés directement à la langue – puisque liés à la technique, au graphisme, etc. - auront pourtant un impact sur sa transformation.]. » p 20.

« On sait par exemple, que le h de huile, huis, huit, huistre (oléum, ostrium, octo, ostreum), loin d’être d’origine latine, servait uniquement à signaler que le u initial était voyelle. » P 21.
« Le x final, abréviation de us, pas plus que le y calligraphique ou le z muet, n’ont rien de latin. » Pp21 –22

 

Du XVIème et XVIIème siècle...

Les imprimeurs vont jouer un rôle dans la fixation de l’orthographe.

« Les mots se séparent, les caractères sont nettement distincts, les ligatures et les abréviations disparaissent, et un système progressivement normalisé de majuscules, de signes de ponctuation, d’accents se met en place, remplaçant les procédés compliqués de lettres adscrites, plus commodes à l’écriture manuscrite.
(1529 le Champfleury de G. Tory est publié... A l’exemple des Italiens et des Espagnols, qui utilisaient déjà certains caractères accentués et signe de ponctuation, il préconise l’emploi de la cédille, de l’apostrophe, voire des accents.)
Robert Estienne adopte l’accent aigu à la finale en 1530. » p 26.

 

Mais les écrivains ne sont pas non plus sans influence : On suit l’orthographe de Ronsard, etc. (P 27).

 

zzPuis, les choses se gâtent… « Les imprimeurs du roi, suivant l’exemple de R. Estienne et ses continuateurs, reprennent les choses en main. Les guerres de religion chassent de France beaucoup de ces typographes d’avant-garde, souvent trop remuants et soupçonnés de protestantisme. A la fin du siècle et jusqu’en 1640 (fondation de l’imprimerie royale par Richelieu), le monde de l’édition connaît une crise… Les erreurs, les coquilles, l’ignorance des règles les plus élémentaires vont de pair avec le retour à l’orthographe la plus archaïque. » p 28.

 

Le Dictionnaire francoilatin (1529) de R Estienne va alors servir de modèle d’orthographe…  « Pourtant, il a aussi ses idées. Il imagine des règles pour justifier et normaliser l’état de chose existant. Ainsi, il a tendance à ne garder y que dans les diphtongues ay, oy, uy.. Il pratique largement le redoublement de l et de t après e plus ou moins ouvert, sans tenir compte de l’étymologie : ainsi, il écrit appeler, appelle, chandelle, comette, planette, mortelle, secrette, etc ; Il remplace systématiquement l’ancien tilde par le redoublement de n ou m (honneur), rétablit les lettres grecques, etc. » p 29 :

 

Le XVIIème siècle : les classiques.

 

« Les écrivains reviennent  tout naturellement aux habitudes graphiques de la Renaissance.
Les … réformateurs (Poisson, L’Esclache, Lartigaut) reprennent le flambeau dressé par Meigret, Péletier et Ramus. Deux traditions s’opposent et s’équilibrent : celle des « modernes », grammairiens, éditeurs, créateurs de la langue … et d’autre part celle des « anciens, clercs, praticiens, maîtres d’écriture, gens de lettres, officiers royaux, maître des écritures officielles. » p 30.

« Beaucoup d’auteurs (et d’éditeurs) s’intéressent aux réformes, Bossuet, par exemple. Corneille, en particulier, joue un rôle non négligeable en ce domaine : il se déclare, en 1663, en faveur de l’emploi de l’accent grave, préconise, l’emploi du s au lieu du z comme signe de pluriel (amitiés et non amitiez), et utilise le j et le v, qu’il fait adopter par l’Académie. En France, les progrès sociaux, littéraires et orthographiques vont souvent de pair. » p 31.

 

Vers l’orthographe d’état. Première édition de L’Académie (1694).

 

« Voltaire, joue un rôle non négligeable afin de faire adopter ai pour oi dans les mots Voltaire comme François, les Anglois, et les formes verbales comme j’estoi, je feroi, je finirois, etc. déclare : 

 

« L’écriture est la peinture de la voix : plus elle est ressemblante, meilleure elle est. »

 

Devancé par l’usage, soutenu par l’opinion, d’Olivet (3ème édition : 1740) réalise ainsi une série de réformes réfléchies, qui font date et rompent de façon éclatante avec l’usage des manuscrits : un mot sur quatre est ainsi transformé. » P 37.

     

La suite n’est qu’une longue liste de réformes puis de rétractations. Jugez plutôt :

 

(4ème édition : 1762) :

« l’Académie simplifie ancholie, phanio, scrophule, paschal, phlegme, phlegmatique, déthrôner, scholarité, scholastique, etc. qui deviennent  ancolie, fanion, scrofule, pascal, flegme, flegmatique, détrôner, scolarité, etc. » p 39.

 

5ème édition, 1798 :

« simplification de lettres doubles… consolidation du système d’accentuation (accent circonflexe), simplification des mots venus du grec (amarante, antropophage, abîme, amigdale, analise, anonime, etc.), suppression partielle de e muet avant ou après une voyelle (échoir, grément, crûment, éternument, etc.). » p 40.

 

6ème édition 1835 : (retour en arrière) :

« Nous sommes, au milieu du XIXème siècle, en plein « scientisme ». Quoi d’étonnant que la nouvelle Académie, qui doit, pour la deuxième fois, tout au pouvoir qui l’a remise en place ( par les ordonnances de 1816), revienne à un étymologisme outrancier ?
Aussi écrit-elle de nouveau : anthropophage, amygdale, analyse, anévrysme, anonyme, asyle, et aussi aphte, diphthongue, rhythme, phthisie … (monstres auxquels l’édition de 1878 se contentera d’enlever un h sur deux.) » p 40.  [On croit rêver !]

 

1835 : « adoption définitive de la même forme au singulier et au pluriel des noms, adjectifs et participes présents en ant, ent ‘enfants, présents, aimants au lieu de enfans, présens, aimans). L’Académie avait toujours hésité sur ce point, adoptant ants en 1694, puis ans, ens en 1740, après de nombreuses décisions contradictoires. Cette réforme, comme la précédente, souleva des tollés dans l’opinion conservatrice, et certains écrivains, comme CH. Nodier, ou Chateaubriand, s’obstinèrent longtemps à écrire sans t les participes présents et mots assimilés (Journal des Savans). » p 41.

 

1878 : 7ème édition. (1877-1878) :
« On y trouve (dans la 7ème édition) beaucoup de mots simplifiés introduits sous formes de variantes, et il faut y voir le reflet de l’idée neuve de tolérance, au moins dans les examens : «  La pratique orthographique actuellement imposée aux élèves… est, dans bien des cas, en contradiction flagrante avec l’enseignement grammatical donné dans toutes les universités… Il y aurait lieu, tout au moins, de ne plus imputer à faute aux élèves qui en usent les formes reconnues les meilleures par la science grammaticale… L’orthographe ne saurait être soustraite plus longtemps, par un dogmatisme intransigeant, aux lois de l’évolution… » (vœu du conseil supérieur de l’Instruction publique, 1908).
 

L’idée de tolérance, ou de double orthographe, permises dans les examens et par conséquent introduites indirectement dans l’usage, est à la fois une idée réaliste et dangereuse.

 

Réaliste, dans certaines circonstances, parce qu’elle peut permettre à un usage bloqué de retrouver une certaine souplesse.

Dangereuse, si ces tolérances ne sont pas strictement limitées dans le temps et à certaines zones marginales et bien dominées, intégrées ensuite progressivement selon une étude et un plan préalablement établis.

(Note de bas de page : Une des séries ainsi « libérées » se trouvait être celle des adverbes et noms en ement [qui deviennent ment] : maniement ou maniment, dévouement, dévoûment, gaiement, gaîment, écrits de deux façons, réforme amorcée en 1835. Dans l’esprit de l’Académie, il semble que l’accent circonflexe (comme cela s’était produit en 1740) marquant une lettre disparue était un accent de transition, destiné ensuite à disparaître, comme dans vraiment, bâtiment, châtiment, etc. L’édition suivante (1935) restitue le e interne dans toute cette série de mots.) » p 42.

 

8ème édition (1932 – 1935)
« La 8ème édition présente certaines caractéristiques qui la rapprochent de la 6ème (1835) : retour en arrière (dans maniement, déploiement, etc.), suppression des variantes admises précédemment, corrections de détails, tournant souvent dos aux simplifications (abattis, abbatage, alignés sur abattre mais coupés de combatif, combativité, courbatu..) etc. Cependant, elle soude certains composés (chienlit, passerose, primesautier, toutou, etc.) » p 43

 

Conclusion :

 

L’histoire (celle-là même que l’on tend à rendre facultative) vient à bout des préjugés les plus tenaces, aide à mieux saisir la réalité  - complexe - des choses, efface les idées simplistes.

Oui, une réforme « pensée » de l’orthographe est non seulement possible mais nécessaire. Puisque : .. « les lois graphiques relèvent bien de décisions humaines. » p 33.

Comment se concrétiserait-t-elle ?

Il s’agirait d’une réforme limitée et – finalement – assez modeste, par exemple, développe Nina Catach :

«
1) Le remplacement de l’x muet final par un s (bijous) ;
2) Une réforme partielle ou totale des consonnes doubles ;
3) Une révision des consonnes parasites internes (sculteur) et anomalies les plus criantes (oignon [cela a été fait depuis mais n’est pas passé… dans les mœurs…] ;
4)  Un révision des … mots composés ;
5) des accents… » (1) p 94.

Naturellement, ne croyez pas que nous soyons différents des autres. Il nous sera tout aussi difficile de lâcher une grammaire et une orthographe si chèrement acquises (L’ante cancre orthographique que j’étais - et que je suis toujours un peu -  témoigne en connaissance de cause.).

 

C'est ce que propose également - mais en allant encore plus loin André Chervel... Comme on peut le voir dans cette vidéo proposée par Philippe Mérieu.

 

 

 

« Moi, je n'ai jamais pu me fourrer l'orthographe en tête ! » confie l’écrivain voyageur Blaise Cendrars dans Bourlinguer(3). Pour mettre fin à ses doutes orthographiques, il transportait constamment avec lui un petit dictionnaire. 

 

 

C'est-à-dire usons d’une langue qui, loin de gouverner notre esprit, l’éclaire.

 


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(1) L’orthographe, PUF, Que sais-je ? N° 685, Paris, 1997, ISBN : 9-782130-460565
(2) Cet argument (hautement intellectuel) a pu être entendu sur France Culture ! dans l’émission par ailleurs intéressante intitulée Rue des écoles (Débat entre Stanislas Dehaene et…) ; le débat constructif n’est pas encore pour demain… :(
(3) Blaise Cendrars, Bourlinguer, Gallimard, 74, rééd. 2003, Folio 602, P 477.

 

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Un peu d'over humour... Les inconnus.

  

Pour  une réforme de l'orthographe en verlan... De quoi être "Over désabusé."

"Pourquoi avoir gardé le K dans Keuf, alors que ça veut dire Flic à l'envers ?"

 

Sites :
L'orthographe en ligne ... "a ou à ?"  ... "Trucs et astuces de  l'orthographe"
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commentaires

L
Le pédagogue :<br /> <br /> <br /> La République a élaboré en 1990 une « réforme » relative à des modifications dans l’écriture de quelques mots, à la suppression de quelques traits d’union et à la fin de l’accent sire con flakes (accent circonflexe).<br /> Cette « réforme » élaborée par la République a bien sûr été approuvée par l’Académie Française, puis rangée dans un tiroir.<br /> En fouillant, peut-être par inadvertance, un supplétif de la République est tombé sur la « réforme ».<br /> Il n’y avait pas de poussière car le tiroir n’a jamais été ouvert avant 2016.<br /> La République va donc essayer de mettre en place la « réforme », maintenant que le tiroir a été ouvert.<br /> Les éditeurs des livres scolaires qui ne sont peut-être pas étrangers à l’ouverture du tiroir, sont contents car pour l’accent sire con flakes, des traits d’union, et quelques mots, il va falloir tout rééditer : ils ont attendu vingt-six ans, et espèrent que la gauche caviar va au moins contribuer au démarrage de cette « réforme » de la République, qui va leur rapporter gros.<br /> Il reste à trouver un riche lieu pour l’annoncer !
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G
If you are interested, you may please check the 3rd edition of article 1740. You can have a better idea about the existing rules and schemes. Anyway, I’m kind of impressed with the overall layout of the community.
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S
Dear Cloud<br /> <br /> It is just a small part of blue sky, fell from my landscape.
T
Thank you &quot;For more details&quot; for your contribution,<br /> <br /> Yes, you are right, speaking and writing, despite their apparent proximity, are very different. This is more than a differential degree, almost a matter of kind.<br /> The difficulty is there.<br /> <br /> Hope to read you soon.
Répondre
F
It is very much true may be because speaking is much easier than writing. It can happen as such.There is always a chance for it.But if somebody spells the opposite it goes reverse.Anyway notable speech and recognition.
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A
Une écriture qui n'évolue pas est une écriture morte :)
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Présentation

  • : Le chêne parlant
  • : L'éclectisme au service de la pédagogie & L'art de suivre les chemins buissonniers. Blogue de Virginie Chrétien chrétien. Maître formatrice en lien avec l'ESPE de Lille. Rédactrice chez Slow Classes. Partenariat : philosophie Magazine. Écrivaine : La 6ème extinction - Virginie Oak.
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L’éducation, dans son étymologie même, c’est : «Educere, ex-ducere, c’est conduire « hors de » rappelle le philosophe Henri Pena-Ruiz dans Le Philosophoire. Charles Coutel parle quant à lui d'[Educarea] ēdŭcāre ‘prendre soin de l’ignorance de l’élève’. "Le rôle de l’éducation - dit-il - c’est de me disposer à mon humanité en moi grâce à mon instruction." Ecoutons George Sand… « Mes pensées avaient pris ce cours, et je ne m'apercevais pas que cette confiance dans l'éducabilité de l'homme était fortifiée en moi par des influences extérieures. » George Sand, La mare au diable, Folio Classique, 892, P 37. Ce blogue se propose de partager des outils pédagogiques, des moments d'expériences, des savoirs, des lectures, de transmettre des informations relatives à la pédagogie ordinaire et spécialisée, des idées d’activités dans les classes allant du CP au CM2 en passant par la CLIS. Enfin, on y trouvera aussi quelques pensées plus personnelles. « Notre savoir est toujours provisoire, il n'a pas de fin. Ce n'est pas l'âge qui est le facteur déterminant de nos conceptions ; le nombre de « rencontres » que nous avons eues avec tel ou tel savoir l'est davantage, ainsi que la qualité de l'aide que nous avons eues pour les interpréter... » Britt-Mari Barth, le savoir en construction. ________________________________________________________________________________________________ 1 Le Philosophoire, L’éducation, n° 33, P16 2 P 52, Britt-Mari Barth – Le savoir en construction – Retz – Paris – 2004 – Isbn : 978725622347

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