" En texte à texte. " avec Francis Huster - 8 février 2016
Francis Huster, " En texte à texte. " Photos : Virginie, Le Chêne parlant. Merci de cet entretien d'outre-voix. Comment échapper à l'absolue liquidité des heures, à la continuité des jours ...
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Comment échapper à l’absolue liquidité des heures, à la continuité des jours, l’insensibilité des mois ? Comment sortir du coma ? Sentir les pulsations sous les visages lisses des passagers d’un train partant dans le matin froid ? Comment, enfin, percevoir des gouttes de présences noyées dans le mouvement d’une foule avançant à débit constant ?
Il y a les pratiques à risque – bien sûr – ces palpitations du danger où la mort frôle la terre du vivant. Ce besoin de côtoyer le frémissant, cette soif du fracas, cette possibilité du pire, cette fréquentation du vertige… Bref, tout ce qui permet d’échapper au bourbier de l’ordinaire et de sortir – tête haute - de la défécation du présent. C’est que – savent-ils - L’infini n’est pas la répétition éternelle d’un même mais l’effondrement d’un tout réalisé en un point précis. C’est une condensation. Une brèche, une déchirure, un électrochoc.
Le volume d’un univers contenu dans un dé à coudre.
Néanmoins, si s’évader de l’invariable réclame – certes quelques exceptions - il est d’autres façons d’être saisi. Il est bien des manières de suspendre sa chute au milieu d’un ciel titubant.
Lesquelles ? Celles des mots qui vous ferment les yeux. Des phrases qui soulèvent et abandonnent le corps en lettres de pensées. Là où le roulis du texte peuple l’instant d’instants. Là où l’on ne se préoccupe ni de faim ni de soif, pas plus de vie que de mort.