L’écoute, la réception, l’abandon aux sens sont vécus comme lieux de l’inutile, instants où la passivité offre un paysage sans intérêt à perte de temps.
Comment, dès lors, provoquer des partages affectifs ? Comment sentir l’espace ? Allumer l’étincelle du vivant ? Comment voyager en terre de saisissement ? Convoquer cette lueur clandestine où bouillonnent les vapeurs sensitives ? Spirituelles ?
La Directrice du Centre d'Etude des Arts Contemporains, Anne Boissière, bat la pensée au rythme de l'émotion, de la finesse et de l'affectivité, voit le mouvement comme principe de résonance, de vibrations.
Place au saisissement.
Plein des dimensions primitives de pensées, on se laisse gagner par de salutaires arrêts sur vitesse.
Pause.
Enfin, se poser. Se reposer. Etre là.
Traversée :
Walter Benjamin voit dans la « Narration », un mode de communication : le lit d’un partage affectif, tout en rapport à l’autre. Accordage. Contact.
La réunion d’une communauté.
La narration organise une relation entre les hommes, évoque la professeure d'esthétique à l'Université de Lille 3. Le narrateur écoute et transmet, fait part de son vécu et de ce qu’il ressent. Organise une relation langagière effective, un « champ de présences » , une tonicité où la pulsion des mots est une impulsion vers l’autre.
Effectivement, les mots du poète sont la preuve d’une certaine unité cérébrale... L'essence des textes peut enivrer. Montrer, guider, ouvrir tout en fermant les yeux.
Voyage vers l’ici où la parole est humaine et la pensée saisissante.
Là où le roulis du texte peuple l’instant d’instants. Là où l’on ne se préoccupe ni de faim ni de soif. Là où le moment vous emmène avec soi et vous tient par l’esprit. Des flots d'images adviennent. Le courant emporte.
Gagne en partage d’instants. Nous rend tout-à-fait ensembles, présents à autrui.
Anne Boissière - L'Art du sentir.
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